C’est Aïda Mbodj, de l’Alliance nationale pour la démocratie qui l’assure : «Yewwi est aujourd’hui plus que debout ! »
Invitée de l’émission Tlv sur la Sen Tv, Aïda Mbodj a déclaré que «Yewwi Askan Wi est aujourd’hui plus que debout, elle suit sa trajectoire et a un objectif précis. Nous avons souscrit un accord cadre et cet accord a été très clair».
Selon Aïda Mbodj, «Yewwi est aujourd’hui plus que debout, elle suit sa trajectoire et a un objectif précis. Nous avons souscrit un accord cadre et cet accord a été très clair. Pas d’accointance avec l’adversaire, respect entre nous pendant la campagne, pas de dérive, soutien au deuxième tour avec un programme minimal qu’on s’est partagé depuis le début».À la décharge d’Ousmane Sonko, a poursuivi Aïda Mbodj, «je rappelle quelque chose que vous connaissez peut-être, quand le Khalife général des mourides a envoyé son émissaire lors des évènements de mars 2021, il nous avait demandé de lui remettre un mémorandum et dans lequel Ousmane Sonko avait insisté pour qu’on mette en bonne place notre principale revendication, c’est-à-dire l’éligibilité de Khalifa Sall et Karim Wade. Donc ça a toujours été notre combat. Il l’a dit et moi personnellement je l’ai aussi dit».Concernant l’exclusion de Taxawu, Aïda Mbodj de dire : «Au niveau de Yewwi Askan Wi tout est consensuel. À chaque fois qu’on fait quelque chose, chacun de nous peut le revendiquer, c’est la règle. Si je n’avais pas validé, ce serait accompagné de ma démission. Mais à chaque fois que quelqu’un n’a pas démissionné de Yewwi, tout ce qu’il fait dans la coalition le lie. Vous avez vu au moins deux actes dans une même semaine après l’intervention du député maire Omar Cissé. Un homme que je viens de découvrir, je savais que c’est un grand intellectuel
Mais ce courage qu’il a et qui a créé le brouhaha au niveau de l’Assemblée, ça révèle à quel point nous-mêmes n’avions pas mesuré ce qui se passait. Mais nous avons pris la pleine mesure de ce qui s’est passé quand il a prononcé le nom d’Ousmane Sonko pour le rétablir dans ses droits avec la suppression de l’article L 57. C’est grave, c’est grave. Nous, nous soutenons la réintégration de nos amis, au même moment, on ne lui parle pas de suppression de l’article L57», a laissé entendre Aïda Mbodj.Pour la présidente de l’Alliance nationale démocratique, «le recul démocratique dont on parle n’est pas un procès en sorcellerie, car c’est le président de la République lui-même qui l’a dit. Il a promis de réduire l’opposition à sa plus simple expression, évidemment, en quoi faisant ? Il s’est acharné sur l’opposition, qui naturellement a résisté et a usé de son droit constitutionnel de s’opposer. Ce qui s’en est suivi, c’est que l’opposition a subi des restrictions de liberté qui émanent de la majorité présidentielle. Et parfois, on ne peut même pas dire qu’on a l’impression, mais on a dévié de ce qui est essentiel : c’est l’État de droit», se désole l’ancien ministre.
Parce que, explique-telle, «à certains endroits, on a utilisé la justice, or un grand magistrat disait que la justice s’est adossée sur un seul principe, celui de la primauté du droit. C’est le droit qui doit primer sur tout, le droit est transversal. Cette justice dont nous avons besoin en tant qu’investisseurs, cette justice nous en avons besoin en tant que population sénégalaise. C’est cette justice que malheureusement nos gouvernants utilisent pour opprimer l’opposition», déplore Aïda Mbodj.Dans le même sillage, elle ajoute : «à chaque fois, on constate ce qu’on constate, ils ont le droit de s’attaquer à nous, ils ont le droit de nous insulter, ils ont le droit d’avoir des propos inappropriés, mais nous dès qu’on réagit, la justice s’abat sur nous. Et je pense que c’est ce qui nous fait dire parfois que nous sommes en face d’une justice inéquitable».
Abordant l’affaire Ousmane Sonko, Aïda Mbodj a tenu à préciser : «Ma détermination, mon désir de l’accompagner, mon souhait de le voir rétabli dans ses droits qui m’habitaient depuis que j’ai accepté d’être son avocate à l’Assemblée nationale n’ont bougé d’un iota. C’est aujourd’hui que je suis plus déterminée à l’accompagner. Aujourd’hui qu’il se sent trahi par ses anciens compagnons, par tous ceux qui devaient porter son combat, tous les autres, moi…».De l’avis de la présidente de l’Alliance nationale pour la démocratie, «on ne peut pas, par contre, parler de trahison pour ce qui concerne le peuple parce qu’il l’a accompagné jusqu’ici. Si le peuple n’était pas là depuis 2021, Ousmane Sonko serait incarcéré injustement. Et nous nous réjouissons de tout ce qui s’était dit, parce que nous avions dit que ce n’était pas lui, qu’il n’était pas responsable de cette situation.Cette justice que je viens d’évoquer nous a donné raison, mais on continue de s’acharner sur lui. Et ce qu’il vit aujourd’hui est l’aboutissement d’un long processus de liquidation qu’il vit depuis 2014, depuis sa radiation, depuis longtemps. Aujourd’hui on en rajoute, on ne peut pas parler de trahison, peut-être que j’ai lâché le mot, mais on peut parler de déception. Déception vis-à-vis de certains pour qui Ousmane Sonko avait véritablement de l’affection et de la sympathie», a laissé entendre Aïda Mbodj.
Tribune