Une IA redonne vie à Johnny Hallyday: quand la musique et l’Intelligence Artificielle s’entremêlent

L’irruption de l’intelligence artificielle dans l’univers musical n’en finit pas de fasciner et d’intriguer. Il est désormais possible d’écouter Johnny Hallyday chanter les génériques de dessins animés cultes grâce à une IA. Ces nouvelles créations artistiques suscitent à la fois étonnement et questionnements quant à l’avenir de la musique et du rôle des artistes.

L’intelligence artificielle, en perpétuelle évolution, poursuit son exploration des domaines artistiques. Récemment, une série d’expérimentations menée par le youtubeur Clément C. a captivé l’internet francophone en révélant Johnny Hallyday dans des versions inédites et inattendues. Grâce à une IA, le rockeur légendaire décédé s’est retrouvé à interpréter les génériques de dessins animés tels que “Dragon Ball”, “Pokémon”, “One Piece” ou encore “Scooby-Doo”. Une audace artistique qui témoigne des nouvelles possibilités qu’offre l’intelligence artificielle dans le domaine musical.

Clément C. a accepté de nous en dire plus sur sa démarche. Au départ, l’idée lui est venue “en suivant les avancées technologiques sur le domaine, en me baladant sur les réseaux sociaux. Avec quelques recherches pour savoir comment ces gens faisaient, je suis tombé sur github qui est l’endroit parfait pour trouver tous ces logiciels open source”

Il nous décrit le processus de création de ses vidéos: “Le plus gros défi est d’avoir une IA qui sonne comme Johnny et pas seulement à peu près.” Pour les aspects pratiques, “il suffit de séparer la voix de l’instrumental et de passer le chanteur à travers l’IA qui se charge de modifier sa voix. Là où ça devient plus pénible, c’est quand la source n’est pas de bonne qualité ou bien que la voix se fait couvrir par du bruit. Dans ce cas-là, il faut trouver une autre source de chant.”

Ces réalisations ne se limitent pas aux frontières des dessins animés. Les créations de cette IA novatrice ont également conduit Johnny Hallyday à revisiter des classiques de la chanson française tels que “Le téléphone pleure” de Claude François ou “An American Trilogy” d’Elvis Presley. Une rencontre insolite entre l’héritage du rockeur français et les tubes intemporels, rendue possible par la magie de l’intelligence artificielle.

Interrogations éthiques et légales

Au-delà de l’émerveillement qu’elles suscitent, ces reproductions de voix soulèvent des interrogations éthiques et légales au sein de l’industrie musicale. Notamment concernant les droits de propriété intellectuelle des artistes. Qui détient les droits sur ces morceaux ? Comment concilier l’utilisation de l’intelligence artificielle avec le respect des droits d’auteur et de la personnalité artistique des interprètes ?

Le débat sur l’IA dans la musique ne se limite pas à la reproduction des voix de nos idoles. Il s’étend également à la création de morceaux entièrement nouveaux. Grimes, musicienne canadienne visionnaire, a pris part à cette discussion en proposant un logiciel permettant aux créateurs de chansons d’utiliser sa voix grâce à l’intelligence artificielle, sous réserve d’une rétribution financière. Cette initiative pionnière suscite l’intérêt et soulève de nouvelles questions sur la nature de la créativité et de la propriété artistique à l’ère du numérique.

Bousculer les frontières de la création artistique

Ces avancées technologiques bousculent les frontières traditionnelles de l’expression artistique. Elles incitent ainsi à réfléchir aux limites de l’intervention humaine dans le processus créatif. Jusqu’où peut-on pousser les capacités de l’IA dans la musique sans compromettre l’intégrité des œuvres artistiques ?

Pour Clément C. c’est plutôt clair : “Je pense que personne ne devrait en faire usage à titre professionnel, je déteste l’idée d’albums posthumes générés par IA. Évidemment ça doit trotter dans la tête de certains producteurs mais l’IA ne doit pas servir à ça. C’est sûr que ce serait extraordinaire de rendre un artiste immortel et de continuer son héritage pendant des décennies après sa mort.” Il ajoute, “l’IA ne fait que remplacer la voix, elle n’insuffle aucune vie et n’interprète pas ce qu’on lui donne. Il faudra quelqu’un pour chanter et ce ne sera jamais l’artiste original, il manquera toujours quelque chose.”

Alors que la frontière entre l’homme et la machine s’estompe, l’industrie musicale se voit confrontée à un nouveau chapitre de son histoire, empreint de défis. La créativité assistée par l’intelligence artificielle offre des horizons inexplorés, mais invite également à repenser la manière dont nous percevons la musique et la création artistique dans le paysage numérique actuel.

En somme, l’IA redonne vie à Johnny Hallyday en l’invitant dans des univers musicaux insoupçonnés, mais elle soulève aussi des questions fondamentales sur l’évolution de la musique et le rôle des artistes dans cette nouvelle ère technologique. Une certitude émerge de ces expérimentations: la musique et l’intelligence artificielle sont destinées à s’entremêler davantage, offrant un futur musical riche en surprises et en réflexions.

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