Marathon de Paris: les surprises Ayana et Kiprop

Deux surprises au marathon de Paris: à seulement vingt ans et sans référence dans cette discipline, l’Éthiopien Abeje Ayana a triomphé dans la course hommes alors que la Kényane Helah Kiprop a réussi une remontée fantastique pour remporter la course femmes.

Dans un duel éthiopien, Ayana a lâché Guye Adola, son aîné de douze ans, favori de la course après sa victoire en 2021 au marathon de Berlin. A la suite d’une première accélération dans la montée des six derniers kilomètres, à laquelle a répondu Adola, Ayana a placé une nouvelle attaque, cette fois tranchante, à près de cinq kilomètres de la ligne d’arrivée.

Il a bouclé le parcours en 2 h 07 min 15, vingt secondes devant Adola et 25 devant le Kényan Josphat Boit, troisième.

Ayana disputait son premier marathon, après deux semi-marathons, un à Poznan (Pologne) bouclé en 59 min 39 en octobre 2021 et un autre à Cardiff terminé en 1 h 00 min 17 l’an dernier.

Ses premières foulées sur un parcours de 42,195 kilomètres l’ont donc propulsé au rang d’athlète international.

Parmi les Français engagés, Mehdi Frère a terminé dixième en 2 h 11 min 04 et Yoann Kowal, champion d’Europe du 3.000 m steeple en 2014, a pris la quinzième place en 2 h 14 min 56.

Troisième l’an dernier en établissant le nouveau record de France, Morhad Amdouni a cette fois terminé en treizième position (2 h 12 min 45) après avoir couru à un « rythme moyen, pas non plus ridicule ».

« Je ne suis pas venu pour la performance mais surtout dans le cadre de ma préparation aux Mondiaux (19-27 août), a-t-il rappelé après la course. Il fallait que je finisse 42 kilomètres, je suis content, je les ai finis. Plusieurs coureurs se seraient arrêtés, moi j’ai continué. Je ne suis pas très fatigué non plus. »

– Kiprop in extremis –

Dans la course femmes, la victoire a été encore plus disputée. Un groupe de cinq femmes menait encore l’allure à trois kilomètres du but.

La Kényane Helah Kiprop a été la première à lâcher… avant de revenir pour finalement devancer ses concurrentes au bout d’une remontée inespérée, glanant une victoire grâce à l’abnégation qui caractérise les marathoniens.

Kiprop, victorieuse notamment du marathon de Tokyo en 2016, a réussi le chrono de 2 h 23 min 19, coupant la ligne dans le même temps que l’Éthiopienne Atalel Anmut. Une autre Éthiopienne, Fikrte Wereta, a fini en troisième position à trois secondes du duo de tête.

Dans la catégorie handisport, le Britannique David Weir, sextuple médaillé d’or paralympique, a devancé au sprint le Néerlandais Geert Schipper pour remporter son deuxième titre après 2017, en 1 h 34 min 23. Le Français Julien Casoli a été décroché lors des quatre derniers kilomètres et a pris la troisième place en 1 h 35 min 42.

Disputée sous la grisaille parisienne et dans des conditions rendues difficiles par la pluie et le vent, la course n’a pas permis aux athlètes d’établir de nouveaux records.

Elle ne leur a pas non plus offert la possibilité de reconnaître le parcours du marathon olympique qui se tiendra dans les rues de la capitale française dans moins de 500 jours. Le tracé de cette année partait du centre de Paris puis balayait la capitale d’Est en Ouest. Le parcours olympique débutera à l’Hôtel de Ville avant de plonger dans la direction de Versailles (sud-ouest) puis de revenir dans le centre.

Plus de 52.000 participants étaient attendues lors de cette 46e édition, avec 43% de néophytes de la distance

.Par Remi BOUVERESSE

© 2023 AFP

Mise à jour 03.04.2023 à 13

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