Responsabilité des États: l’ONU adopte une résolution «historique» pour la justice climatique

Les pays membres des Nations unies ont décidé, mercredi 29 mars, de demander à la Cour internationale de justice, la plus haute instance de justice globale, de préciser les obligations qui incombent aux États dans la lutte contre le changement climatique et mieux protéger les communautés des désastres dus au climat.

C’est une petite idée qui est allée très loin. Des étudiants des îles Fidji ont lancé cette initiative il y a deux ans : demander à la Cour internationale de justice (CIJ) de définir les responsabilités des pays dans le réchauffement climatique pour les générations « présentes et futures ». Puis le gouvernement du Vanuatu voisin a décidé de porter le combat à l’ONU en 2021, a rassemblé 130 des 193 pays membres pour soutenir une résolution à l’Assemblée générale, rappelle notre correspondante à New York, Carrie Nooten.

C’est ainsi que l’Assemblée générale de l’ONU a adopté mercredi 29 mars, sous les applaudissements, cette résolution demandant à la justice internationale de clarifier les « obligations » des États dans la lutte contre le changement climatique, saisissant officiellement la CIJ. Elle doit rendre son avis d’ici 2025.

« Une victoire épique pour la justice climatique »

Le patron des Nations unies, Antonio Guterres, qui a fait des questions climatiques l’un des cœurs de sa mission, a déjà salué la décision : « Ensemble, vous écrivez l’Histoire », a-t-il déclaré. Car si les avis de la Cour ne sont pas contraignants, ils ont un poids légal et moral important et sont souvent pris en compte par les tribunaux nationaux et pourrait donc aider les gouvernements à « prendre les mesures climatiques plus courageuses et plus fortes dont le monde a si désespérément besoin », a souligné le secrétaire général de l’ONU. Les pays sponsors espèrent que cela poussera les gouvernements à accélérer leurs actions.

« Aujourd’hui, nous avons été témoins d’une victoire épique pour la justice climatique », a commenté Ishmael Kalsakau, Premier ministre du Vanuatu ravagé début mars par deux puissants cyclones en quelques jours.

La résolution évoque aussi des éléments clés, ignorés dans les textes officiels jusqu’ici, telles que l’équité entre les générations en matière de changement climatique ou les obligations envers les petits États insulaires, particulièrement menacés.

Mais tout le monde n’est pas aussi enthousiaste. La Chine et les États-Unis, les deux plus gros émetteurs mondiaux de CO2, n’ont pas sponsorisé le texte.

(Rfi.fr Et avec AFP)

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