France: les premières actions contre la réforme des retraites ont commencé

Manifestations, grèves reconductibles, ronds-points occupés: plusieurs premières actions de blocage ont commencé ce mardi 7 mars pour mettre la France « à l’arrêt » contre la très contestée réforme des retraites défendue par Emmanuel Macron, avant sa probable adoption par le Parlement d’ici quelques jours.

Première action d’envergure de la journée, les expéditions de carburants ont été bloquées dans la matinée à la sortie de « toutes les raffineries » de France, a affirmé à l’AFP le syndicat CGT-Chimie, assurant que des raffineries de TotalEnergies, Esso-ExxonMobil et Petroineos étaient notamment affectées. Dans la nuit de lundi à mardi, des manifestants ont, eux, commencé à bloquer un important axe routier de Rennes, dans l’ouest de la France.

Cette sixième journée d’actions doit également être marquée par le lancement de grèves reconductibles dans plusieurs secteurs, des transports aux raffineries en passant par l’énergie, le commerce ou les déchets, et par des manifestations qui s’annoncent très suivies. La manifestation parisienne s’ébranlera à 14h00 de Sèvres-Babylone en direction de la place d’Italie (est) et la CGT a annoncé au total 265 rassemblements en France. Selon la CFDT, quelque « 320 points de rassemblements » sont prévus, y compris « dans des endroits où il y en a jamais eu » avec des défilés annoncés de Paris à Marseille en passant par Nice, Montpellier et de plus petites villes comme St Lo (Manche), Valenciennes (Nord) et Calais (Pas-de-Calais). Des rassemblements ont par ailleurs eu lieu sur des ronds-points depuis le début de la matinée.

Les responsables des principaux syndicats ont indiqué attendre « plus de 2 millions » de manifestants pour cette journée qui marque selon eux le début d’une « nouvelle phase » du mouvement social. « Je pense qu’on va mettre plus de deux millions de personnes dans la rue aujourd’hui », a déclaré ce mardi matin Frédéric Souillot sur RTL.

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Le secrétaire général de Force ouvrière a affirmé que « dans plein d’endroits, la France est à l’arrêt », suivant le mot d’ordre de l’intersyndicale, ce qui « démontre que la stratégie fonctionne » et justifie donc de poursuivre « jusqu’au retrait de cette réforme ».

Avis partagé par Laurent Berger : « Il ne faut pas se résigner, c’est possible de faire reculer le gouvernement sur les 64 ans », a lancé sur LCI le patron de la CFDT, qui espère lui aussi battre le record du 31 janvier (1,27 million de participants selon les autorités, 2,5 millions d’après les organisateurs). « Il y aura plus de monde, je vous le dis », a-t-il assuré, prévenant que « la grande majorité des salariés seront appelés à de nouvelles initiatives » si l’exécutif ne revient pas sur son projet.

Le taux moyen d’enseignants grévistes est, ce 7 mars, de 32,71%, dont 35,35% dans le primaire et 30,09% dans le secondaire (collèges et lycées) selon le ministère, bien en deçà des chiffres des syndicats. Les syndicats Snuipp-FSU et Snes-FSU ont de leur côté annoncé des taux de grévistes d’au moins 60% dans le premier et le second degré. Le taux de grévistes le plus élevé chez les enseignants date du 19 janvier, lors de la première journée d’action, avec 42,35% dans le primaire et 34,66% dans le secondaire, selon le ministère.

Cette journée fait figure de test majeur pour le gouvernement français qui veut relever l’âge de départ à la retraite de 62 à 64 ans dans le but affiché d’assurer le financement du système, pilier du modèle social à la française.

Lors d’un barrage routier près du Havre, dans le nord-ouest de la France, le 7 mars 2023. AFP – LOU BENOIST

(avec agences)

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