Le Premier ministre japonais en tournée chez ses alliés du G7

Fumio Kishida entame ce lundi par la France une tournée des pays du G7 dont le Japon a pris la présidence cette année dans le cadre de la préparation de son prochain sommet qui se tiendra en mai à Hiroshima. Avec Emmanuel Macron, il discutera de sécurité économique, de semi-conducteurs, de changement climatique et de sujets diplomatiques brûlants comme l’Ukraine, la Chine et la menace pesant sur Taïwan et la Corée du Nord.

Le Premier ministre japonais Fumio Kishida arrive à Paris ce lundi 9 janvier après avoir décidé de doubler le budget annuel de la défense à 2% du PIB ces cinq prochaines années, rapporte notre correspondant à Tokyo, Frédéric Charles. Le Japon participe aux sanctions contre la Russie depuis son l’invasion de l’Ukraine et il estime que cette guerre n’est pas une question européenne mais un défi à la communauté internationale dans son ensemble. Car ce qui se passe en Ukraine peut se produire en Asie en cas d’attaque chinoise de Taïwan.

Avant le prochain sommet du G7 à Hiroshima, le Japon veut s’assurer que les pays européens restent unis sur la question du soutien à l’Ukraine. La presse japonaise parle de discordance des pays européens depuis qu’Emmanuel Macron a évoqué l’idée de fournir des « garanties de sécurité » à la Russie. Elle estime aussi que la récente visite du président ukrainien à Washington symbolise la dépendance de l’Europe vis-à-vis des États-Unis pour sa sécurité.

La Chine « défi stratégique sans précédent »

Le Japon renforcera son alliance avec les États-Unis. Et utilisera le sommet du G7 à Hiroshima pour qualifier la Chine de « défi stratégique sans précèdent » pour sa sécurité et celle de la région. « L’arrière-plan de toute la diplomatie japonaise depuis 2007, c’est vraiment comment contrebalancer la Chine dans l’océan indopacifique, explique Guibourg Delamotte, auteure de La démocratie au Japon, singulière et universelle, explique que la Chine et ses ambitions seront au cœur des discussions avec les dirigeants. Quand il nourrit les partenariats qu’il entretient avec les pays du G7, c’est en ayant à l’esprit qu’il a besoin de tout le monde, de tous les efforts, que tous les efforts doivent s’unir pour pouvoir contrebalancer la Chine, lui faire contrepoids dans l’océan indopacifique. »

Emmanuel Macron profitera de la présence à Paris de Fumio Kishida pour aborder le partenariat entre la France et le Japon dans l’espace indopacifique ou la France compte sept territoires et entend renforcer ses coopérations stratégiques. « La France est un partenaire européen de premier plan pour Tokyo, notamment dans le domaine de la sécurité », souligne Guibourt Delamotte. Des exercices multilatéraux ont eu lieu au Japon en mai 2021. Les discussions sont aussi soutenues en matière de cybersécurité, la coopération, la sécurité maritime, les questions nucléaires, donc toutes sortes de domaines.

À Hiroshima, le Japon réaffirmera la solidarité du G7 envers l’Ukraine mais aussi envers les pays du Sud sur des fronts comme le changement climatique, les crises alimentaire et énergétique.

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