Réquisition des agents de la pêche, de l’élevage et de l’agriculture: L’inter-syndicat du secteur primaire en colère

Face à la persistance de la grève, l’Etat a décidé de réquisitionner les agents de la Dipt, de la Dpsp, de la Sogas pour assurer le service public. Ces mesures sont dénoncées par l’Inter-syndicat des travailleurs du secteur primaire qui est en mouvement depuis septembre.

Par Ousmane SOW –  La situation sociale ne s’améliore pas dans les secteurs de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche. Le ministre de la Pêche et de l’économie maritime a pris, ce 19 novembre, un arrêté pour réquisitionner tous les agents de la Direction des industries de transformation de la pêche (Ditp), de la Direction de la surveillance des pêches (Dpsp) et les chefs de poste des services déconcentrés. Ces décisions mettent en rogne l’Inter-syndicat des travailleurs du secteur de la pêche. «Cette réquisition est illégale, inopportune et n’est basée sur aucun fondement juridique. En outre, ce qui est grave dans sa décision, le ministre a réquisitionné un agent à Ziguinchor qui est déjà réquisitionné par son Préfet et pis encore, un autre agent, qui est en congé depuis dix jours, est aussi réquisitionné. Cela est une violation flagrante du droit de grève garanti par la Constitution», dénonce le syndicat. Il en veut terriblement au ministre Pape Sagna Mbaye. «Ce tâtonnement du ministre montre à suffisance qu’il veut la confrontation et nous allons faire face. Au demeurant, depuis le début de notre mouvement d’humeur, M. Pape Sagna Mbaye ne s’est jamais impliqué personnellement pour remédier à cette crise. D’ailleurs, lors d’une rencontre avec lui, il nous a bien dit qu’il n’est pas notre avocat pour nous défendre. Un tel propos est indigne d’un ministre de la République qui, au lieu de chercher des solutions, préfère des menaces et intimidations. Depuis sa nomination, le ministre Pape Sagna Mbaye ne se préoccupe pas de ses agents qui pourtant sans eux, il n’aura pas les résultats escomptés.» Il ajoute : «Les pratiques politiciennes au sein du ministère risquent de tanguer le département vers une déroute. Considérant toutes ces attitudes du ministre qui ne présagent rien de bon, l’inter-syndicat des travailleurs du secteur primaire demande purement et simplement sa démission, car il a montré son incapacité à gérer le département ministériel de la pêche.»

Pour le syndicat, ces réquisitions montrent que la grève a fortement impacté l’industrie halieutique. «Les acteurs de la pêche avaient des difficultés énormes pour exporter leurs produits. Par la suite, ils ont fait pression sur le ministre prétextant que leurs produits doivent être exportés sinon, ils perdront des clients à l’étranger au profit de la Mauritanie, du Maroc et de la Côte d’ivoire», rappelle le syndicat. Il faut savoir que l’Inter-syndicat des travailleurs du secteur primaire et le gouvernement se sont rencontrés il y a quelques semaines pour ouvrir le cycle des négociations. Mais, cela n’a pas semblé rapprocher les positions. Après avoir suspendu la grève en cette période, il a repris le mouvement d’humeur.

L’Inter-syndicat des travailleurs du secteur primaire a entamé son mouvement d’humeur depuis septembre, «suite à l’information reçue des autorités du secteur primaire de la volonté de l’ex-ministre des Finances et du budget, Abdoulaye Daouda Diallo, de supprimer l’indemnité ou prime qui avait été octroyée à l’ensemble des agents du secteur primaire par le président de la République Macky Sall». Dans ce cadre, «l’Inter-syndicat Synttas/Sytrapas/Snte, pour faire face à cette décision qu’elle qualifie de forfaiture», avait déroulé son premier plan d’actions commun avec un débrayage le lundi 26 septembre, suivi d’une grève générale de 72h.

Durant leur grève, les agents du secteur primaire ont procédé à la rétention des informations administratives, au boycott des examens et concours des centres de formation techniques, à l’arrêt systématique des traitements phytosanitaires par les services de la Direction de la protection des végétaux (Dpv), à l’arrêt des inspections de produits halieutiques et des inspections des usines, navires et armements. De même, ils ont décidé de suspendre «la délivrance des permis d’importation et de certificats phytosanitaires, de l’arrêt des analyses des produits halieutiques, du boycott de la campagne de vaccination et du seromonitoring, du boycott du contrôle et l’inscription des viandes au niveau des abattoirs et aires d’abattage», entre autres.

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