Pourquoi les GAFA mordent la poussière

Les géants de la tech licencient en masse. Après Twitter et Meta, c’est maintenant Amazon qui envoie ses premières lettres de renvoi. Pourquoi ces multinationales jusqu’alors très profitables dégraissent-elles autant leurs effectifs ?

SOURCE RFI

Les tous puissants GAFA, souvent en situation de quasi monopole, ont connu une croissance exponentielle depuis une vingtaine d’années. Ils ont même profité du Covid. La pandémie a ravagé une grande partie de l’économie conventionnelle, mais elle a dopé leurs bénéfices avec l’envolée de la consommation en ligne. Les nouveaux maîtres de Wall Street, avec des profits à deux chiffres, embauchaient à tour de bras, ils semblaient invincibles. Mais l’inflation est en train de faire imploser cette croyance. Dans ce secteur, qui n’a quasiment jamais connu la crise, la baisse drastique des profits observés depuis le début de l’année a fait l’effet d’une douche froide, précipitant les vagues de licenciement.

Après les 13 000 emplois en moins chez Meta, soit 13% du personnel, 10 000 licenciements sont prévus chez Amazon 

Alors que le champion mondial du commerce en ligne avait recruté 800 000 personnes en 2021, en pleine euphorie post pandémie… Il a quasiment doublé son personnel à un million 500 000 ; mais dès que les prix ont commencé à grimper, la demande en ligne a très vite décéléré. Amazon a immédiatement dégraissé en taillant dans les bataillons d’intérimaires actifs dans les centres de stockage. Les 10 000 suppressions de poste annoncées, c’est un nouveau tour de vis car cela concerne des postes en contrats à durée indéterminée. Le nouveau patron d’Amazon, Andy Jassy, ne fait que commencer sa chasse au coût. Et cela pourrait être sanglant.

La plupart des patrons de la tech américaine se sont publiquement excusés pour ces coupes sombres

Certains d’entre eux sont des coutumiers du mea culpa, c’est le cas par exemple de Marck Zukerberg pour Meta. Il est rejoint par une cohorte de repentants. Comme Jack Dorsey, l’ancien patron de Twitter, dont les effectifs vont diminuer de moitié sous la houlette d’Elon Musk. Ils avouent qu’ils ont vu trop grand ou qu’ils se sont tout simplement trompés sur la croissance infinie de l’économie en ligne. Sans s’étendre sur leurs erreurs. Comme l’engouement sans limite de Marck Zuckerberg pour le métavers ou celui de Jeff Bezos pour l’assistant vocal Alexa.

Ces activités sont revues à la baisse mais sans remise en cause de leur initiateur. Une fois passée cette minute d’autocritique, les pratiques du capitalisme américain reprennent le dessus. Ces dirigeants entrepreneurs perçus comme visionnaires jusqu’à ce jour n’envisagent pas une seconde de démissionner ou de limiter la casse sociale provoquée par leurs mauvais choix stratégiques. 

Les salariés de la tech ne sont plus les enfants gâtés de l’entreprise 2.0?

Pour ces jeunes talents souvent attirés par des revenus mirobolants et des conditions de travail « cool » (entre guillemets), le réveil est brutal. Les premiers à en faire les frais sont les employés de Twitter, actuellement en plein cauchemar éveillé : Elon Musk a annoncé le retour de la semaine de 40 heures au bureau, mettant fin au télétravail pour ceux qui échappent au licenciement.

Les GAFA sont en train de devenir des entreprises comme les autres, devant s’adapter à une croissance plus modérée. Avec une différence de taille avec les dinosaures du XXième siècle : la syndicalisation y est très faible. Car elle a longtemps été découragée, voire combattue par les employeurs du digital. Mais les lignes bougent. En témoignent les actions collectives menées ces derniers mois chez Apple ou Amazon pour obtenir la création de syndicats.

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